Les variétés anciennes ont une façon toute particulière de nous rapeller notre histoire. Leur nom évoque des gens, des communautés ou des faits saillants qui se rapellent à nous à chaque printemps, lorsqu'il est temps de les semer. La tradition qui se transmet à chaque plantation est un clin d'oeil pour moi face au destin, à l'oubli qui vient si facilement. Pour nous faire connaître notre passé et éviter les erreurs à venir.
La "Piste des Larmes", également connue sous le nom de "Sentier des Larmes" désigne le déplacement forcé dans les années 1830 des peuples des Premières Nations, principalement les Cherokees, depuis leurs terres ancestrales vers des territoires réservés à l'ouest du Mississippi. Le but ayant été de donner aux colons américains les terres ainsi récupérées.
L'histoire de la Piste des Larmes est sombre et tragique. Ce fut une campagne d'épuration ethnique menée par le gouvernement des États-Unis, connue sous le nom de l'Indian Removal Act (Loi sur le déplacement des Amérindiens), signée en 1830. Cette loi autorisait le gouvernement fédéral à déplacer de force les peuples autochtones de leurs terres ancestrales.
En 1838 et 1839, environ 15 000 Cherokee et d'autres peuples autochtones ont été contraints de quitter leurs terres et de marcher (oui oui, de marcher) vers les territoires réservés aux "indiens", dans ce qui est aujourd'hui l'Oklahoma. Le voyage, qui s'étendait sur des centaines de kilomètres, s'est avéré être le dernier pour bon nombre d'entre eux.
La Piste des Larmes tient son nom des souffrances indicibles endurées par les
Cherokee lors de ce déplacement forcé. Ils se mirent en route en octobre 1838 et arrivent à Fort Gibson, leur destination, en mars 1839! Au cours de leur voyage, des milliers d’entre eux périrent en raison des rigueurs de l’hiver, de la malnutrition, de la maladie, de l'épuisement et des mauvais traitements infligés par les soldats américains et les milices locales. Cet événement est encore un traumatisme profondément enracinée dans l'histoire américaine, et c'est aujourd'hui un un symbole de l'injustice et de la violence subies par les peuples autochtones.
Selon la légende, ce haricot fut apporté par les Cherokee dans leurs bagages lors de leur périple. Les survivants réussirent à refaire leur vie sur le nouveau territoire. Ce haricot les a suivi le long de la piste des larmes, et ils l’ont planté après leur établissement sur leurs nouvelles terres.
Légende ou fait véridique, on ne le saura jamais. Ce haricot est pourtant bien une ancienne variété américaine, vert et grimpant (deux caractéristiques propres aux haricots des Premières Nations, les haricots nains et jaunes arrivant vraiment plus tard dans l'histoire), qui se mange frais ou en légumineuse.
À chaque printemps, en les plantant, je me demande ce que je peux faire pour tenter d'être une meilleure personne. On ne changera pas le passé, mais on peut réécrire le futur.
*Ce haricot n'est pas disponible suite aux intempéries de l'été 2023. Il sera à nouveau dans notre catalogue à l'automne 2024.